Bailleurs privé : vers un nouveau statut fiscal pour booster votre rentabilité
- nkhelifi8
- 11 juil.
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Dernière mise à jour : 3 oct.

©Shutterstock/shisu_ka Ecrit par Naila Khelifi- Publié le 11 juillet 2025
Et si louer un logement devenait encore plus rentable ? Face à la crise du logement, des parlementaires proposent un nouveau statut fiscal pour les investisseurs. Une réforme ambitieuse, pensée pour relancer la location longue durée… et redonner envie aux particuliers d’investir.
Depuis plusieurs années, la location longue durée perd du terrain. Moins rentable, plus contraignante, elle attire de moins en moins de bailleurs. Résultat : en deux ans, le nombre d’annonces de logements à louer a chuté de 36 % en France, de 50 % à Paris, et même de 74 % sur trois ans.
Dans un contexte de pénurie, Valérie Létard, ministre du logement, Marc‑Philippe Daubresse et le député Mickaël Cosson ont remis fin juin un rapport à Matignon pour proposer une solution fiscale incitative.
Un “super statut” pour les investisseurs
Ce nouveau statut, en discussion pour le projet de loi de finances 2026, s’articule autour de cinq mesures phares :
Amortissement du bien : comme en meublé, un propriétaire pourrait déduire chaque année une partie du prix d’achat (jusqu’à 80 % sur 25 ans), ce qui ferait mécaniquement baisser le revenu foncier imposable.
Abattement boosté pour les petites locations : le régime “micro-foncier” serait élargi, avec un plafond de 30 000 € de loyers par an et un abattement de 50 % (contre 30 % actuellement).
Déficit foncier renforcé : aujourd’hui limité à 10 700 €/an, le plafond passerait à 40 000 €, permettant de mieux valoriser les travaux réalisés.
Exonération d’IFI : les biens mis en location longue durée ne seraient plus intégrés à l’assiette de l’impôt sur la fortune immobilière.
Exonération de plus-value : la vente d’un bien loué en location longue serait exonérée d’impôt et de prélèvements sociaux après 20 ans (contre 30 ans aujourd’hui).
Un bailleur qui achète un appartement ancien à 200 000 €, par exemple, pourrait déduire 4 % du prix chaque année, soit 8 000 € de revenus locatifs non imposés.
Ce que ça changerait (vraiment)
Au-delà des chiffres, cette réforme pourrait rebattre les cartes :
Pour les investisseurs : une fiscalité plus lisible, plus stable, avec de vrais leviers de rentabilité à long terme.
Pour les locataires : davantage de logements sur le marché classique, donc moins de pénurie, et potentiellement un effet modérateur sur les loyers.
Pour les villes : un rééquilibrage entre location touristique, location meublée et location “habitation principale”.
Selon les projections des auteurs du rapport, ce statut pourrait permettre de remettre 90 000 logements en location chaque année. Et rapporter jusqu’à 1,9 milliard d’euros par an à l’État grâce aux effets de levier sur la construction, la rénovation et l’emploi local. Mais cette proposition n’est pas encore en vigueur. Elle doit être intégrée au projet de loi de finances 2026 et discutée à l’automne prochain.
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