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Gel des APL : une décision qui pourrait fragiliser d’avantage les plus précaires

Dernière mise à jour : 18 août

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©ROMAIN DOUCELIN / HANS LUCAS / Hans Lucas via AFP

Le projet de gel des aides sociales à partir de 2026, porté par François Bayrou, suscite de vives inquiétudes. En ligne de mire : l’impact potentiel sur l’accès au logement des publics déjà fragilisés, notamment les jeunes, les retraités et les familles monoparentales.

Sonnette d’alarme. Avec 1 000 euros par mois, "impossible de déménager" et la situation de Jérôme risque d'empirer si le gel en 2026 des prestations sociales était confirmé, une mesure d'économie budgétaire qui menace les plus précaires, craignent les associations.



Au chômage depuis un an, après une formation en apprentissage, Jérôme, 23 ans, installé dans les Pyrénées-Atlantiques, s'en sort tant bien que mal avec une allocation de "presque 700 euros" et une aide personnalisée au logement (APL) qui atteignait environ 350 euros jusqu'à mars, mais qui est désormais en train d'être recalculée.


"Ça va pas le faire"

Il avait emménagé dans une résidence sociale gérée par l'Union régionale pour l'habitat des jeunes afin de quitter le nid familial, mais "sans APL, je n'aurais pas pris cet appartement", dont le loyer n'est que de 410 euros, assure-t-il à l'AFP. "J'ai envie de déménager dans l'avenir", mais face à des loyers qui sont "autour de 700 euros pour un appartement ici", ce projet est "impossible". "Même avec un Smic, c'est pas facile. Si on veut un appart', on fait une coloc’."


Allocation chômage, revenu de solidarité active, APL ou encore prime d'activité sont autant de prestations sociales essentielles pour de nombreux jeunes actifs pour qui "le CDI n'est plus la norme dans l'entrée sur le marché de l'emploi", rappelle Aude Pinault, déléguée à l'habitat de l'Union nationale pour l'habitat des jeunes (Unhaj).


Les jeunes actifs ont "peu de filets de sécurité et si on les gèle tous à la fois, c'est très inquiétant", ajoute-t-elle. En région parisienne, Mamadi, 22 ans, cumule chaque mois des heures supplémentaires pour ne pas finir dans le rouge, alors qu'il est encore apprenti en plomberie. Il doit se faire opérer d'un genou à la fin du mois et est en arrêt maladie, il ne touchera que "600 euros, plus 110 euros d'APL", pour un loyer de 500 euros. "Ça va pas le faire", craint-il.


Une protection sociale "de moins en moins efficace"


La Fondation pour le logement des défavorisés partage les craintes de l'Unhaj et a accueilli avec "surprise et colère" le projet d'année blanche sur les prestations sociales en 2026 du Premier ministre François Bayrou. Christophe Robert, délégué général de la Fondation, ne digère pas l'idée de "faire contribuer de la sorte les ménages les plus précaires" à l'effort.


"Notre protection sociale est de moins en moins efficace, accuse-t-il. Au cours des 10 à 15 dernières années, les APL ont évolué deux fois moins vite que les loyers et trois fois moins vite que les charges. »


La faute à des "décisions successives qui, sur le coup, ont peut-être un impact moindre, mais de fil en aiguille toute baisse des prestations sociales par rapport à la réalité du coût de la vie réduit les capacités d'accès au logement", explique Christophe Robert. Pour lui, les plus touchés par un gel des aides de l'Etat seraient les "familles monoparentales et donc les enfants", ainsi que "les jeunes, pour qui les APL sont déterminantes pour se loger, et les retraités pauvres ».


Gel du minimum vieillesse

Deux millions de personnes de 60 ans et plus vivent sous le seuil de pauvreté, fixé à 60% du niveau de vie médian (soit 1 216 euros par mois pour une personne seule), particulièrement les femmes et les personnes seules, selon le rapport 2024 de l'association Les Petits Frères des pauvres.


Pour les retraités "aux moyens très faibles" un gel du minimum vieillesse "va avoir un effet immédiat sur le pouvoir d'achat", alerte Yann Lasnier, délégué général de l'association.

En matière de logement, il existe "un filet de protection" pour les personnes modestes de plus de 65 ans, dont le bail de location ne peut être arrêté, sauf relogement, "mais il y a beaucoup de situations à la marge où le changement d'un paramètre peut faire tomber une personne dans la précarité", précise-t-il.


Yann Lasnier cite l'exemple d'une personne qui serait logée par son conjoint sans être marié. "Si le conjoint décède et que ses enfants décident de vendre la maison, la personne se retrouve à la rue."





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